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Probiotiques

24 juillet 2018
Les produits lactofermentés contiennent plein de micro-organismes qui t’aident à digérer

TUTO PROBIOTIQUES : GOBER DES BACTÉRIES POUR KIFFER LA VIE

RIEN A C**** DE TON TUTO DE MALHEUR ! A croire que la planète entière s’est passée le mot pour te les briser avec ces foutus probiotiques. Comme si une nouvelle molécule magique allait subitement guérir ton bide, ta dépression mais aussi le cancer, Parkinson, l’autisme et la faim dans le monde. Et puis d’abord ça veut dire quoi, cette nouvelle invention pseudo-scientifique à la noix ? Encore un fourre-tout-bullshit tout droit venu de l’industrie pharmaceutique qui va se faire du gras sur ton dos, pas question de gober une pilule de plus, t’as déjà donné, on te la fera plus.

 

Bordel, j’ai l’impression d’assister à la naissance d’une révolution, j’en suis saisi d’émotion. On est de la même espèce toi et moi, de cette race brisée par l’évolution marketing et technologique. De ceux qui savent juste dire fuck à tout pour tenter d’exister. Vas-y, on va le crier ensemble dans la rue, arme au poing ! On va le créer ensemble ce nouveau monde, on va brûler la grande distrib’ et pendre les pharmaciens – mais avant ça on prépare un peu nos arguments, ça te branche ?

L’étymologie du mot probiotique en dit long sur sa définition

La preuve par les mots

Déjà phonétiquement, ça sent le boudin cette histoire. Probiotique, ça sonne comme alcoolique, moustique ou colique, aucune chance que ça soit bon pour le corps. Allez, histoire de vérifier ça, ouvrons donc notre vieux grimoire médical à la section « étymologie ».

 

Si on remonte à ladite époque grecque où la quasi-totalité des mots semble avoir été inventée, on retiendra que ce mot représente l’assemblage de « pro » qu’on traduit par « pour » et « bios » qui signifie « la vie ». On obtient donc une vaillante racine « probios » qui signifie littéralement « pour la vie ». Mince, ça semble plutôt mal engagé, notre entreprise de démontage dans les règles de l’art. Hors de question de se décourager pour si peu : l’histoire nous donnera bien des faits ou anecdotes compromettantes.

Historiquement, le sujet semble avoir été mis en lumière au début du XXème siècle… blabla… par un certain Elie Metchnikoff, lauréat d’un prix Nobel et passionné de ferments lactiques… blablabla… finalement Werner Kollath propose le mot pour définir ce qui s’oppose à antibiotiques… ok. Ça ne nous renseigne pas des masses tout ça ; aujourd’hui, que nous dit ce bon vieux dictionnaire ?

 

« Les probiotiques sont des micro-organismes vivants qui, ingérés en quantité adéquate, sont capables d’exercer des effets bénéfiques sur notre santé » ou « Micro-organismes utiles constituant du microbiote humain : flore intestinale, buccale et vaginale ».

 

ENFIN ça se précise ! Mais ça a l’air dramatiquement positif cette affaire… Pour l’instant, tout ce qu’on a à charge, ce sont des petits organismes sympas – des bactéries, champignons et levures pour être précis – qui vivent en nous et qui constituent notre écosystème intérieur. Aïe, si en plus t’as lu l’article sur le microbiote intestinal, t’as dû te rendre compte que ces petits coquins taffent déjà beaucoup pour toi. C’est simple, ils remplissent toutes les fonctions qui te font défaut : consolidation du système immunitaire, digestion des fibres alimentaires, transformation des divers nutriments, neutralisation des toxiques et renfort de la muqueuse intestinale. Rien que ça… notre tentative de putsch s’annonce un brin plus complexe que prévu – mais le Che ne s’est pas construit en un jour, et c’est en combattant sur tous les fronts qu’il est devenu légende !

 

JAMAIS nous ne céderons à l’oppression ! Si positifs puissent-ils paraître, il n’est pas question de nous faire avaler n’importe quoi sans raison. D’ailleurs, mis à part quelques ballonnements de temps à autre, tu digères plutôt pas mal en ce moment – alors pour te faire bouffer un truc vivant censé s’occuper de ton ventre, va falloir s’accrocher.

Manger des bactéries, tu dis ?!

Comme moi, t’as lu l’article sur le microbiote, et maintenant tu transpires un peu. On ne va pas se mentir, tu n’aurais pas naturellement imaginé que ces fameux probiotiques servent à tant de choses. Nécessaire à la digestion, ok. Pilier de l’immunité, validé. Déterminant de l’expression de certains gènes, passe encore. Mais de là à ce que ces fichues bactéries influent sur ton humeur, ton caractère ou même ta personnalité, damn ! Ça t’en bouche un coin – mais les études sont à l’appui, ça va être difficile de se battre. Je sens comme une odeur de révolte avortée planer dans l’air, pas toi ?

 

Oui mais n’empêche que, d’après ce que t’en connais pour le moment, les probiotiques sont des compléments qu’on s’envoie après une prise d’antibiotiques pour reconstruire la flore intestinale, ou en période de gastro / tourista pour contrer la diarrhée ; ce qui ne te concerne ABSOLUMENT PAS.

Les bactéries de ton microbiote te manipuleraient-elles tel un marionnettiste ?

Pas faux, mais pour élargir un peu le débat, intéressons-nous à ce genre de maladies : la gastro et la tourista sont des infections très souvent liées au surdéveloppement soudain d’un type de bactérie pathogène – causant un déséquilibre brutal de ton microbiote intestinal. Ton côlon prend le parti de ne pas trier et de tout envoyer à la cuvette pour repartir de zéro.
C’est donc une forme de dysbiose « éclair », et autant te dire que t’as plutôt très intérêt à lire l’article complet sur le sujet – en effet, la dysbiose peut se manifester sous différentes formes moins évidentes à diagnostiquer. Quant à toi qui me parlait il y a à peine deux minutes de tes gonflements de ventre, il y a toutes les chances que ça te regarde au moins un peu.

 

Tu te sens maintenant un peu plus apte à entendre ce qu’on te raconte ? Ton tee-shirt « Hasta la Victoria Siempre » est remis au placard ? Vaillant que tu es, un soupçon de combativité te tient encore debout : Hippocrate le disait « Que ta nourriture soit ton seul médicament » – or les probiotiques, ce sont toujours des fichues gélules, quelle qu’en soit la qualité, pas vrai ? Et qui dit gélule dit pas chez toi, tu as officiellement prêté serment de non-médication l’année dernière, il n’est pas question de revenir dessus, et toc !

Des probiotiques alimentaires, mon frère

Les aliments lacto-fermentés sont riches en bonnes bactéries

Tu ne penses quand même pas que j’aurais mis autant d’énergie à te prouver que les probiotiques peuvent avoir un intérêt juste pour te faire bouffer des pilules ? Si c’est le cas, tu me vexes – tu connais la maison, tout de même !

 

Depuis la première ligne de cet article, je n’ai qu’un objectif, qu’une idée en tête : te présenter la PUISSANCE ABSOLUE contenue dans les aliments fermentés, autrement dit après qu’ils aient été transformés par des organismes vivants (levures, bactéries, champignons). Il existe plusieurs modes de fermentations, tous différents et spécifiques aux différentes familles de bactéries qui les accompagnent : fermentation alcoolique aux levures pour les alcools et le pain, acétique pour les vinaigres, pourriture noble, etc.

Bien entendu, toutes n’ont pas le même intérêt pour le microbiote intestinal et évidemment, il existe un mode de fermentation qui nous intéresse plus que les autres : la fermentation lactique. Elle intervient dans la transformation des fromages, du saucisson, des poissons salés comme la morue, mais aussi les pickles, la choucroute et autres légumes en tous genres !

Minute culture : la fermentation lactique ou lacto-fermentation

Le monde entier est couvert de bactéries, levures et champignons ; c’est d’autant plus vrai pour les aliments à l’état brut. Laissés à l’air libre, ils se font rapidement coloniser, les champignons prennent très souvent le dessus et conduisent à la putréfaction. Mais sans oxygène, et avec une pointe de sel pour inhiber le développement des souches pathogènes, ce sont les lactobacilles qui prennent l’avantage, se multiplient et produisent de l’acide lactique – et NON, cette fermentation n’a RIEN A VOIR avec le lactose. Si cette substance neutralise complètement les microbes et offre son nom à cette fermentation, elle confère aussi un délicieux petit goût acidulé à nos préparations !

Devine quoi, dans la « famille » probiotiques, qui sont nos petites préférées ? Les lactobacilles, bien entendu ! Professionnelles de la lutte anti-infection, elles participent en partenariat avec les Bifidobactéries à la digestion des fibres et des glucides, à la synthèse des vitamines B et K, et à l’absorption du calcium. Que de raisons de t’en mettre jusqu’au menton !

 

Allez, c’est cadeau, voici pour toi mon petit classement des aliments vivants riches en probiotiques naturels les plus intéressants pour ta santé :

 

Remplis donc ton panier à légumes de choucroute, kimchi, cornichons et farandole de pickles en tous genres (franchement question veggies, tu peux quasiment tout tenter à part la pomme de terre) ! Côté fromage, préfère les laits crus de chèvre et brebis NON-PASTEURISÉS s’il vous plaît ! Au rayon Asie, miso, natto, tempeh, et sauce soyu, tamari, umeboshi viendront autant remplir ton assiette que tes envies d’ailleurs. Enfin, pour épancher ta soif, troque donc ta bière pleine de gluten contre un délicieux verre de kéfir ou de kombucha – rien de tel pour faire le plein de bonnes bactéries et de supers levures !

Les aliments fermentés ne passent surtout pas à la poêle

Bon à savoir

NE SURTOUT PAS PASSER tes lacto-fermentations à la poêle avant d’attaquer ton repas – hors de question de buter toutes nos copines bactériennes par la cuisson ! D’ailleurs, il n’y a aucun intérêt à le faire : le processus de fermentation « prédigère » déjà pour toi les fibres alimentaires, tu n’as donc AUCUNE raison de les ramollir par la chaleur. Respecte un peu la vie, nom de nom !

Au bilan, voici des aliments « ni cru ni cuit » qui auront conservés toutes leurs vitamines, remplis de bonnes bactéries pour reconstruire la flore intestinale, et de fibres prédigérées que même les intestins fragiles pourront consommer ! Tu vois la moindre raison de t’en priver ?

La guérison en pilule, dudule

Il se peut que certains révèlent une santé intestinale un peu plus précaire qui nécessite un apport massif de probiotiques ; c’est généralement implacable en cas de dysbiose profonde, d’hyperperméabilité ou de malabsorption. Dans ce cas, pas question de tergiverser, il va falloir passer en plus par la case gélule. Promis juré sur la tête de ma reum’, il n’y a rien de grave à ça ; mais comme tout traitement, il faut savoir adapter la posologie à son besoin – tu dois le savoir, ici on fait les choses PROPREMENT :

S’il y a dysbiose, hyperperméabilité ou malabsorption, la prise de probiotiques en gélules est recommandée.
  • Les probiotiques choisis doivent être de bonne qualité, en quantité suffisante (on préconise souvent un dosage à +10 milliards d’unités par capsule), et surtout être gastro-résistants ; c’est à dire bénéficier d’un encapsulage qui leur permet de résister aux différentes agressions qu’ils vont subir le long de leur parcours digestif – pour parvenir sains et saufs jusqu’au côlon !

 

  • On consomme bien trop souvent des probiotiques sans s’intéresser précisément à nos besoins : quelles souches choisir pour obtenir l’effet le plus efficace ? Lesquelles sont aujourd’hui en déficit dans mon microbiote ? Sache qu’il est possible de faire une analyse précise de la qualité ton microbiote, un process un peu coûteux mais oh combien précieux auprès, par exemple, des laboratoires REUNIS qui propose le FlorInScan. Il te suffira de poster un bel échantillon de ta plus belle selle à la bonne adresse. Je te rassure tout de suite, ton étron ne finit pas dans l’enveloppe, tu reçois un kit parfaitement adapté à ce genre de pratique, et avec lui le protocole à suivre qui va bien. Les résultats pourront t’aiguiller avec une fiabilité sans faille sur les éléments en excès, ceux en déficit, et même ce qui déconne dans ta façon de faire. Plus d’excuses acceptées.

Les prébiotiques : un beau jardin, on en prend soin

Maintenant que tu commences à repeupler ton intérieur d’organismes plus adorables et magnifiques les uns que les autres, il est grand temps de réfléchir à leur offrir un cadre de vie propice à leur épanouissement. Ça te semble un peu stupide d’acheter des centaines de fleurs à la jardinerie pour les poser à même le béton, sans jamais les planter ni même les arroser ? Sache que ça revient à peu près au même de se gaver de probiotiques, sans jamais avaler la moindre chose qui puisse les aider à s’implanter et à se reproduire.

 

Si les plantes de ton jardin ont besoin d’une terre bien riche pour se nourrir, tes bonnes bactéries intestinales réclament, elles, une alimentation adaptée à leur diète pour s’établir en parfaite santé. Encore une fois, la communauté scientifique nous éblouit d’inventivité et désigne en un terme unique toute catégorie d’aliments susceptible de promouvoir le développement de nos lactobacilles et bifidobactéries adorées : les prébiotiques.

L’inuline contenue dans les artichauts fera le plus grand bonheur de ton microbiote intestinal

Connaissant sur le bout des doigts les préférences alimentaires de notre microbiote, on ne sera donc pas surpris qu’il affectionne particulièrement les aliments riches en molécules fermentescibles, avec une préférence toute particulière pour l’inuline. Cette fibre soluble utilisée comme réserve d’énergie par certains végétaux s’avère être non digestible par les enzymes humains, elle atteint donc naturellement le côlon et fait le festin de nos locatrices bactériennes.

 

Just for you babe, ma petite sélection des aliments les plus riches en prébiotiques et plus particulièrement en inuline : le topinambour, la chicorée, l’artichaut, les asperges, le poireau, l’oignon, l’ail, la patate douce, la banane, et en petit bonus pour les gourmand(e)s… le chocolat !

Bon à savoir :

Ne point trop encourager pour éviter d’exploser.
Tu sais à quel point je pense à toi et ton bien-être immédiat, aussi prends donc bonne note de cette petite mise en garde : les prébiotiques sont par nature des produits non digestibles et fermentescibles, qui activent le métabolisme bactérien. Par conséquent, quand on vient venir stimuler l’activité bactérienne pour fermenter des bonnes fibres… on génère un max de gaz ! A tes débuts, vas-y quand même doucement sur les doses et augmente petit à petit, le temps d’habituer ton microbiote. Sinon, ça promet des après-midi « open-space » un peu délicates !

Nous y voilà. Tu connais désormais toute la puissance du probiotique et avec elle la nécessité qu’il est de les inclure dans ton alimentation. Certes, au fond tu m’en veux peut-être encore un peu d’avoir brisé l’embryon de résistance qui perlait en toi. Mais au milieu des cendres de ta révolte avortée, ce que je vois c’est un phénix qui renaît, plus que jamais prêt à cultiver un jardin plein de vie dans ses entrailles. Je crois que ça se fête, non ? C’est parti pour « L’APÉRO-BIOTIQUE QUI PREND SOIN DE TA CLIQUE ! « 

 

 

 

Rédaction : Adrien Richard

Illustrations : Juliette Moitron

 

 

Sources :

 

DORE, Joël & MARTEAU, Philippe. Le microbiote intestinal. John Libbey Eurotext, 2017. 352 pages.

 

BURCKEL, André. Le régime microbiote. Mediclaro, 2016. 216 pages.

 

SONNENBURG, Erica & Justin. L’incroyable pouvoir de votre microbiote. Broché, 2016.

 

Dr BAUPLE, Naïma. Probiotiques ; chaque source a son talent. www.alternativesante.fr. Septembre 2016

 

Moayyedi P, Ford AC, et al. Gut. The efficacy of probiotics in the treatment of irritable bowel syndrome: a systematic review. www.ncbi.nlm.nih.gov. Octobre 2016

 

NI CRU NI CUIT. J’aime les microbes ! nicrunicuit.com/sante. Octobre 2016

 

NI CRU NI CUIT. « Probiotiques ou pas probiotiques ? » nicrunicuit.com/sante. Octobre 2016

Check ton toubib !
 

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